Pour les jeunes consultés, la culture est le liant essentiel à tout développement durable et il apparaît évident que la culture et le développement économique, social et territorial sont étroitement reliés. La définition de la culture généralement admise par les jeunes consultés est une définition englobante, correspondant à celle de l’UNESCO.
Par ailleurs, les jeunes consultés défendent une vision élargie des arts (incluant notamment la mode, le design, l’architecture, les arts médiatiques, etc.) qui insiste sur le processus de création et sur l’expérience partagée plutôt que sur l’oeuvre-objet ou le produit.
Sensibilisation, intégration et gouvernance culturelle
Les jeunes consultés soulignent l’importance de sensibiliser le public et les élus au développement durable, qu’ils considèrent comme une notion dynamique et évolutive. Ils mettent en avant l’urgence de construire un discours culturel sur les enjeux du développement social, économique et territorial. L’intégration de la dimension culturelle à l’aménagement du territoire et aux plans de développement des villes est un élément jugé essentiel, et son importance quant à une revitalisation des quartiers et des régions rurales est soulignée avec force. Par ailleurs, la nécessité de réinventer la gouvernance culturelle est soulevée, notamment par la prise en compte des citoyens de l’élaboration d’un projet jusqu’à son évaluation. Les jeunes souhaitent également promouvoir un leadership créatif.
Lieux, culture, nature et écoresponsabilité dans une perspective de durabilité
En matière culturelle, les lieux sont très importants car ils permettent l’échange, le lien social, le dialogue et la créativité. Ainsi, il apparaît fondamental que les lieux soient pensés globalement (à la lumière des principes de développement durable) et construits à échelle humaine et que la qualité des lieux, leur esthétique et leur beauté – des critères éminemment culturels – soient mis de l’avant dans tout projet et ce afin que l’espace soit humain et appropriable. Dans une même perspective de systémique culturelle, l’accès aux lieux du Québec est lui aussi essentiel, que ces lieux soient naturels et/ou culturels. Le manque d’accès est à ce titre décrié et des aménagements permettant l’accès à ces lieux sont demandés.Le respect de l’environnement est un élément important chez les jeunes consultés, et il est souhaitéque l’univers artistique, du fait de son énorme potentiel d’influence au changement, devienne un modèle d’écoresponsabilité. De même, l’importance d’un tourisme durable dans le respect des spécificités culturelles est fréquemment mise de l’avant.
Rôle de l’artiste, démocratisation et accès équitable à l’offre culturelle
Le rôle et la place de l’artiste dans la société est en redéfinition. Ses compétences intrinsèques pourraient être utilisées plus fréquemment afin de trouver des solutions créatives aux problèmes administratifs, sociétaux, d’affaires, de santé, etc. Un soutien aux artistes doit être apporté, dans le respect de leur art, par exemple par la création d’un filet social adapté. Un accès équitable et véritable à l’offre culturelle doit être réalisé sur l’ensemble du territoire, particulièrement dans les régions rurales, et vers l’ensemble des groupes sociaux, notamment les plus démunis. À ce titre,l’importance de lieux communs, tel que des centres communautaires, est mise de l’avant. L’éducation est également perçue comme une manière d’accéder aux arts et à la culture, qui se révèlent être à leur tour des outils pédagogiques pour la valorisation de l’estime de soi. Enfin, l’apport du métissage culturel et artistique québécois est important et doit être reconnu.
Culture, territoire et réseaux
Les réseaux sociaux sont des vecteurs culturels importants, tant en termes d’échange, de transmission que de création, et les nouveaux médias sociaux offrent à cet égard un potentiel important. Par ailleurs, une redéfinition de la notion de territoire est en cours dans laquelle parait apparaître une territorialité virtuelle qui englobe le monde et qui n’a pas de réelle limite géographique physique. La culture s’exprime donc ici dans un nouvel espace de création et de transmission qui vient complètement modifier – ou plutôt complémenter –les canaux traditionnels des systèmes culturels.
Conclusion
Il parait y avoir consensus sur la place de la culture et son importance pour le développement durable. De nombreux exemples de projets locaux intégrant la culture dans une perspective de durabilité ont été mis de l’avant au cours des consultations. Ces projets intégrés mériteraient d’être plus connus et valorisés. À cet effet, les jeunes consultés ont proposé la création d’un lieu (virtuel ou physique) qui viserait l’échange des bonnes pratiques et qui montrerait le lien entre culture et développement durable. Enfin, le réseautage et le décloisonnement des univers semblent être des pistes de solutions afin de relever les défis qu’attendent les jeunes.
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Madame Amélie Vaillancourt est relayeure jeunesse pour la démarche d'Agenda 21C.
Crédit photo: Garry61 sur Flickr
